Ce qu’il faut retenir
Devant la communauté congolaise de Belgique le 11 octobre 2025, Félix Tshisekedi a défendu son appel à une « paix des braves » avec Kigali. Le chef de l’État de la RDC assure que cette initiative, qualifiée de « cinéma politique » par le chef de la diplomatie rwandaise, finira par susciter une contre-proposition de Paul Kagame.
Offensive diplomatique de Kinshasa
En invitant publiquement son homologue à Bruxelles, Tshisekedi cherche à transformer un forum international en tribune. Il rappelle que les sanctions évoquées contre Kigali et les offres de médiation américaines ou qatariennes tiennent, selon lui, à sa détermination à internationaliser le dossier. « Faire la paix n’est pas une faiblesse », lance-t-il à ses compatriotes expatriés.
Kigali rejette la main, mais réfléchit
Le ministre rwandais des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe a rejeté l’offre, parlant d’un « cinéma politique ». Tshisekedi reste persuadé que cette fin de non-recevoir est provisoire. « Je sais que ça a troublé », confie-t-il, convaincu que Kigali « va réfléchir » avant de formuler une proposition conforme à ses intérêts sécuritaires.
Médiations croisées de Bruxelles à Doha
La démarche congolaise s’inscrit dans un double format. Washington parraine un canal bilatéral RDC-Rwanda, tandis que Doha mène depuis plusieurs mois des pourparlers entre Kinshasa et l’AFC/M23. Pour Tshisekedi, ces dispositifs complémentaires montrent qu’une solution militaire seule est illusoire et que le temps de la diplomatie reste ouvert.
Les ressources, le nerf de la guerre
Frontalière du Rwanda et riche en minerais, l’est de la RDC subit depuis plus de trente ans une conflictualité endémique. L’AFC/M23, soutenu selon Kinshasa par l’armée rwandaise, a conquis début 2025 les villes stratégiques de Goma et Bukavu. Chaque avancée militaire redessine les circuits d’exportation du coltan et du cassitérite, alimentant le cycle violence-rente.
Scénarios à court terme
Si Kigali répond positivement, un agenda de discussions directes pourrait se greffer aux médiations existantes, offrant une fenêtre pour des mécanismes conjoints de sécurisation frontalière. À l’inverse, un statu quo prolongerait l’emprise de l’AFC/M23 autour de Goma. Dans les deux cas, la diplomatie régionale devra composer avec la pression des communautés déplacées et celle d’investisseurs inquiets.

