Une élection à portée continentale
Khaled el-Enany a décroché, lundi 6 octobre, 55 voix sur 57 pour le poste de directeur général de l’Unesco. Ce vote quasi unanime propulse l’égyptologue au rang de premier Arabe et de deuxième Africain à diriger l’agence onusienne, signal fort pour la représentation du Sud global au sein des institutions multilatérales.
- Une élection à portée continentale
- Deux années de campagne diplomatique
- Succession d’Audrey Azoulay
- Un budget sous tension
- « Au-delà du patrimoine »
- Symbolique africaine renforcée
- Consensus exceptionnel
- Un moment charnière pour l’organisation
- Dialogue avec les États membres
- Attentes de la société civile
- Une continuité adaptée
- Regards tournés vers 2026
Deux années de campagne diplomatique
La victoire est l’aboutissement d’un périple diplomatique de deux ans mené par l’ancien ministre du Tourisme et des Antiquités. En sillonnant les capitales, Khaled el-Enany a convaincu que sa trajectoire scientifique et ministérielle pouvait porter une vision moderne de l’Unesco, capable d’agréger un consensus sans précédent entre pays membres.
Succession d’Audrey Azoulay
Le nouveau directeur général succède à la Française Audrey Azoulay. Le passage de témoin se fait dans un climat d’attentes élevées, nourries par la nécessité de consolider les acquis de son prédécesseur tout en préparant l’organisation à une ère financièrement plus contrainte.
Un budget sous tension
Le retrait annoncé des États-Unis en 2026 entraînera une chute d’environ 11 % des ressources de l’Unesco. Ce contexte financier tendu confère d’emblée un caractère stratégique aux premières décisions de Khaled el-Enany, appelé à concilier ambitions programmatiques et impératifs budgétaires.
« Au-delà du patrimoine »
Au soir de son élection, l’intéressé déclarait à RFI : « Je veux d’une Unesco qui a de l’impact sur la vie des gens au-delà du patrimoine culturel. » La formule éclaire son ambition : inscrire l’action de l’agence dans le quotidien des populations, plutôt que de la limiter à la conservation de sites emblématiques.
Symbolique africaine renforcée
Son accession au sommet de l’Unesco conforte la présence africaine à la table des grandes organisations internationales. Pour le continent, elle incarne la possibilité d’influer sur des agendas mondiaux traditionnellement impulsés par d’autres régions et d’inscrire ses priorités au cœur des négociations multilatérales.
Consensus exceptionnel
Obtenir 55 suffrages sur 57 témoigne d’un élan de confiance rarement observé. L’adhésion quasi totale reflète le sentiment que Khaled el-Enany, par son profil académique et ministériel, représente un pont entre diverses sensibilités culturelles et politiques au sein de l’Unesco.
Un moment charnière pour l’organisation
La combinaison d’un nouveau leadership et de la perspective d’une contraction budgétaire place l’Unesco à un point de bascule. La gouvernance d’el-Enany sera scrutée pour sa capacité à préserver la mission éducative, scientifique et culturelle de l’agence malgré des ressources moindres.
Dialogue avec les États membres
Dès les premiers jours, le directeur général devra conforter le dialogue avec les 193 États membres afin de sécuriser un front uni face aux défis financiers. Son succès dépendra de l’entretien de la confiance exprimée lors du scrutin et de la mobilisation d’idées nouvelles au service de l’impact évoqué dans sa déclaration.
Attentes de la société civile
Dans son entretien avec RFI, Khaled el-Enany a ouvert la perspective d’une Unesco plus proche des réalités quotidiennes. Cette orientation nourrit les attentes des communautés éducatives, scientifiques et culturelles, qui espèrent voir l’organisation évoluer vers des programmes tangibles pour la jeunesse et les professionnels du secteur.
Une continuité adaptée
Tout en affirmant une vision propre, le nouveau patron s’inscrit dans la continuité de l’action menée sous Audrey Azoulay. La transition vise à capitaliser sur les réformes précédentes, tout en adaptant l’agence aux impératifs financiers à venir et à la volonté d’élargir son champ d’impact.
Regards tournés vers 2026
L’horizon 2026, date officielle du retrait américain, sert désormais de repère temporel majeur. Les trois prochaines années seront décisives pour que l’Unesco, sous la houlette de Khaled el-Enany, renforce ses bases financières et démontre sa capacité à agir pour le bien-être des populations, au-delà du seul patrimoine culturel.

