Le Kenya en passe de devenir la première économie d’Afrique de l’Est en 2025, selon le FMI

Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), le Kenya est sur le point de devenir la première économie d’Afrique de l’Est en 2025, dépassant ainsi l’Éthiopie. Cette progression s’appuie sur une croissance robuste, une monnaie stable et des flux financiers extérieurs soutenus, malgré un contexte mondial marqué par le ralentissement économique et les tensions géopolitiques.

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Le Kenya s’apprête à dépasser l’Éthiopie pour devenir la plus grande économie d’Afrique de l’Est en 2025, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI). Ce basculement marque une étape importante dans l’évolution du leadership économique régional, porté par la résilience macroéconomique du Kenya et un regain de confiance des investisseurs, malgré un ralentissement économique mondial.

Le FMI prévoit un PIB kényan de 132 milliards de dollars

D’après le FMI, le produit intérieur brut (PIB) du Kenya devrait atteindre 132 milliards de dollars en 2025, contre 117 milliards pour l’Éthiopie. Cette progression survient malgré des tensions politiques et fiscales internes, soulignant la solidité de l’économie kényane, portée par sa diversification et d’importantes entrées de devises.

En 2024, plusieurs indicateurs ont confirmé cette dynamique : le shilling kényan s’est apprécié de 21 %, devenant la devise la plus performante au monde, tandis que les transferts de la diaspora ont atteint un niveau record de 4,94 milliards de dollars. L’émission réussie d’un eurobond de 1,5 milliard de dollars a également renforcé les réserves de change et la confiance des marchés dans la trajectoire fiscale du pays.

Le FMI a par ailleurs revu à la hausse la croissance du Kenya pour 2025, la portant à 4,8 %, contre 4,5 % en 2024, avec une prévision de 4,9 % en 2026, confirmant le statut du pays comme l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique subsaharienne.

Réformes politiques et climat favorable aux investissements

Bien que le pays ait connu des troubles liés à la contestée loi de finances 2024, marquée par une réforme fiscale impopulaire, la gestion économique du Kenya a été saluée à l’international. Une enquête menée en mars 2025 par la Banque centrale du Kenya a révélé un fort optimisme chez les chefs d’entreprise, attribué à la stabilité monétaire, aux conditions climatiques favorables et aux anticipations de baisse des taux d’intérêt.

Malgré le retrait du Kenya d’un programme d’aide du FMI de 3,6 milliards de dollars, le gouvernement poursuit un programme ambitieux de consolidation budgétaire et de soutenabilité de la dette, qui continue de rassurer les marchés.

L’Éthiopie sous pression malgré l’appui financier international

L’Éthiopie, longtemps considérée comme le moteur économique de la région, fait face à de nombreuses difficultés. En 2024, le pays a dévalué sa monnaie de plus de 55 %, débloquant ainsi 3,4 milliards de dollars d’aide du FMI et 16,6 milliards de la Banque mondiale. Cette décision a permis d’alléger la dette extérieure, mais a également entraîné une flambée de l’inflation et des coûts à l’importation, aggravant les effets des conflits internes et des chocs climatiques.

Malgré l’apport financier, les perspectives de croissance éthiopienne restent incertaines. Le modèle économique centré sur l’investissement public et une économie peu ouverte montre aujourd’hui ses limites.

Une Afrique de l’Est à plusieurs vitesses

Alors que le Kenya et, dans une moindre mesure, la Tanzanie et le Soudan du Sud voient leurs prévisions de croissance révisées à la hausse, d’autres pays comme l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la RDC subissent des révisions à la baisse, en raison des tensions régionales et des incertitudes liées au commerce mondial.

À l’échelle du continent, la croissance de l’Afrique subsaharienne devrait ralentir à 3,8 % en 2025, contre 4,0 % en 2024. L’économie mondiale, quant à elle, devrait croître de 2,8 %, en baisse par rapport aux 3,3 % enregistrés l’an dernier, en raison du regain de politiques protectionnistes et de l’instabilité géopolitique.

Un tournant pour le Kenya

L’ascension du Kenya au sommet économique de l’Afrique de l’Est reflète plus qu’un simple changement statistique : elle souligne l’efficacité d’une stratégie fondée sur l’ouverture des marchés, la prudence budgétaire et la confiance des investisseurs.

Alors que l’économie mondiale entre dans une phase de mutation, le parcours du Kenya illustre les bénéfices d’une gouvernance proactive, de réformes structurelles et d’une diversification bien pensée. Si cette trajectoire se poursuit, elle pourrait inspirer un véritable renouveau économique à l’échelle régionale.

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