Washington, D.C., 24 avril 2025 — Alors que se tiennent les Réunions de printemps 2025 du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, D.C., les économies africaines doivent composer avec un contexte mondial complexe, marqué par l’escalade des tensions commerciales, le durcissement des conditions financières et la montée des vulnérabilités liées à la dette. Face à ces défis, les dirigeants africains et les responsables du FMI mènent des discussions cruciales pour tracer une voie vers la résilience économique et la croissance durable.
Les tensions commerciales assombrissent les perspectives mondiales
Les perspectives économiques mondiales se sont dégradées sous l’effet des différends commerciaux croissants, notamment après l’imposition récente par les États-Unis d’un tarif douanier de 31 % sur les importations sud-africaines. Cette décision, qui s’inscrit dans une tendance plus large au protectionnisme, a perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales et accentué l’incertitude des investisseurs. La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a souligné l’urgence de résoudre ces différends pour éviter une fragmentation économique accrue. Le FMI a ainsi révisé à la baisse ses prévisions de croissance mondiale à 2,8 % pour 2025, en raison de ces tensions.
Les économies africaines sous pression financière prolongée
Le gouverneur de la Banque centrale sud-africaine, Lesetja Kganyago, a mis en avant les défis auxquels sont confrontées les économies émergentes dans un contexte de resserrement prolongé des conditions financières mondiales. Il a indiqué que les tarifs douaniers et l’incertitude commerciale ont conduit à une hausse des coûts d’emprunt et à des sorties de capitaux, affectant particulièrement les petites économies ouvertes. Des comportements de marché inhabituels, tels que la vente massive d’actifs traditionnellement sûrs comme les bons du Trésor américain, ont encore compliqué la situation financière.
Faire face aux vulnérabilités de la dette
La Table ronde mondiale sur la dette souveraine, coprésidée par le FMI, la Banque mondiale et l’Afrique du Sud, s’est réunie pour s’attaquer à la montée des risques d’endettement auxquels font face les pays à faible revenu. La table ronde a salué les progrès accomplis dans les processus de restructuration de la dette, notamment l’introduction de mesures permettant aux pays débiteurs non en défaut de paiement de suspendre temporairement leurs paiements pendant les négociations. Toutefois, le FMI a averti que la dette publique mondiale devrait approcher 100 % du PIB mondial d’ici 2030, soulignant la nécessité d’une plus grande transparence et d’améliorations dans les mécanismes de restructuration.
L’engagement du FMI envers les économies africaines
Dans une déclaration conjointe avec Hervé Ndoba, président du Caucus africain, Kristalina Georgieva a réaffirmé l’engagement du FMI en faveur du soutien aux nations africaines. Le FMI prévoit de jouer un rôle plus actif dans les processus de restructuration de la dette et a présenté un nouveau « manuel » pour aider les pays à surmonter les défis complexes liés à leur endettement. De plus, une nouvelle présidence au sein du Conseil d’administration du FMI a été créée pour l’Afrique subsaharienne afin de mieux répondre aux besoins spécifiques de la région.
Perspectives d’avenir
Alors que les Réunions de printemps se poursuivent, les dirigeants africains et les responsables du FMI se concentrent sur le renforcement de la résilience économique face aux incertitudes mondiales. Les priorités incluent l’amélioration des politiques budgétaires, la promotion du développement durable et le renforcement de la coopération régionale. Les initiatives du FMI, notamment l’augmentation de l’assistance technique et une meilleure représentation des nations africaines, visent à soutenir ces objectifs et à aider les économies africaines à surmonter les défis à venir.
